
Et surtout pas de procès, Maître !
Là voilà la demande : après avoir exposé la difficulté rencontrée, le Client demande bien normalement à l’avocat de résoudre cela sans procès.
Oui bien sûr, savez-vous tout de même qu’il faut être deux pour danser un tango ? Et qu’il faut inviter avec gentillesse si on veut espérer.
Pour éviter que le partenaire pressenti s’enfuie dès le départ la première chose est de l’aborder sans violence ni menaces. Mais s’il reste dans le déni, il faut bien passer au débat contraint.
Voyons les choses positivement : le procès c’est contraindre l’autre à participer à un débat qu’il voulait fuir. Vous direz « En assignant on attaque et c’est la guerre, pas le dialogue ». C’est vrai, ceci étant on peut assigner avec des mots choisis, dans l’intelligence, avec des points d’interrogation plutôt que d’exclamation. Inhabituel dans les mœurs sans doute, mais les mœurs sont faites pour évoluer.
Si l’assignation est subtile, la médiation se lit en interligne.
Pour rencontrer encore mieux le « Et surtout pas de procès, Maître ! » j’ai développé la médiation juridique. La médiation juridique consiste à ce que l’avocat qui est aussi médiateur soit chargé par son client de rencontrer l’autre partie dès le début, avant toute réclamation, en vue de lui exposer le problème qui se présente, l’inviter et la sensibiliser à l’intérêt d’une médiation hors procès. Si la partie opposée fait confiance et accepte de débuter la médiation, l’avocat-médiateur quitte définitivement son rôle d’avocat et devient uniquement médiateur des deux parties. Sa seule et dernière mission sera de tout faire pour trouver un accord dans un climat de confiance partagée. Si l’accord n’a pas lieu, le Médiateur doit quitter le terrain définitivement.
Le médiateur juridique multiplie ensuite les contacts, rencontre en se déplaçant, organise des échanges téléphoniques, des vidéo-conférences, … un peu à l’instar d’un émissaire de l’ONU qui travaille le terrain jusqu’au rapprochement des protagonistes.
La médiation juridique, est une manière actuelle et mature d’aborder ses conflits. Je le pense. En tout cas il faut essayer.
Octobre 2018
photo: pixabay