
France Télécom: “Le harcèlement est à l’entreprise ce que l’inceste est à la famille”
L’affaire judiciaire “France Telecom” relance encore le sujet du harcèlement en entreprises, d’où cet interview. Or, à écouter ce que la presse rapporte du dossier, il s’agirait plutôt d’une bouilloire à burn-out que d’une machine à harceler. La direction de France Telecom semble avoir transformé le management en violence sociale. Mais quelle est la limite des mots ? Si un N+1 dit “Et bien pour lui, dorénavant c’est pression maximum, je ne le lâche plus” annonce-t-il du harcèlement ou du stress psychosocial ou un management directif ? “Ne plus lâcher quelqu’un” n’est-ce pas anormal, donc excessif donc harcelant ? Ou faut-il que le N+1 franchisse une autre ligne et laquelle ? Et si l’affaire France Telecom débouchait sur un jugement de harcèlement global, quand les méthodes délirantes de gestion deviennent des faits excessifs en eux-mêmes et produisent un harcèlement à grande échelle ? J’ai le sentiment que nos juges sont loin d’avoir l’esprit aussi ouvert sur la question. Le harcèlement moral reste à leurs yeux l’interdit innommable, le tabou ultime, comme l’inceste dans les familles. Comme s’il n’y en avait pas. Ou alors uniquement chez les fous. Bonne lecture !