Gestionnaire de conflits ou guide de montagne ?
Etre avocat c’est être ou devenir expert en gestion des conflits.
Un conflit libère beaucoup d’énergie et a tendance à s’étendre, comme l’incendie, à toutes les dimensions de la vie personnelle. Il obnubile, il divise le monde entre partisans et adversaires, il provoque le surinvestissement de l’adversaire. Combien de fois n’ai-je pas entendu mon client dire « Avec une autre personne, je ne dis pas qu’une solution raisonnable ne pourrait pas être trouvée, mais avec mon adversaire, quand vous le connaîtrez … »
Affronter et gérer un conflit est comparable à une course en haute montagne. L’avocat joue le rôle du guide et le client, … du client. Aucun guide ne peut garantir à son client que le sommet sera atteint. Cela dépend de la météo, d’événements imprévisibles, et du comportement du client lui-même. Il y a une ferme volonté, une grande implication, et la mise en œuvre de toute son expérience et de son intuition pour décider du chemin, des pauses éventuelles, pour anticiper les dangers …
Je ne souhaite pas que mon client me fasse une confiance aveugle. D’abord parce que j’ai besoin de ses deux yeux grands ouverts, ensuite parce que cet aveuglement volontaire est une forme de déni. Ce qu’on a noué, volontairement ou non, on va le dénouer.
Photo: Creative common Andrew E. Larsen